ESS
- L’économie sociale et solidaire face à la crise (France Culture)
« En 2008, l’économie sociale et solidaire avait bien résisté à la crise financière, grâce à son modèle éloigné de la financiarisation. Cette fois, il n’en va pas de même : le secteur connaît d’importantes difficultés. Premier constat, 52 000 emplois ont disparu au second trimestre 2020 Cela représente 6,5 % d’établissement en moins, soit 11 000 fermetures. Essentiellement des associations. […] Une enquête du Mouvement associatif montre que si globalement les associations ont peu activé les aides, c’est soit parce qu’elles n’en avaient pas connaissance, soit parce que cela ne répondait pas à leurs besoins. Par exemple, le prêt garanti par l’État, le PGE, correspond peu au modèle économique non lucratif des associations. […] Enfin, l’impact est très différent au sein de l’économie sociale. L’ampleur du choc dépend du type de structures – ce sont les associations pour qui c’est le plus difficile. […] Le secteur est au coeur d’une situation paradoxale. Alors même que la pandémie remet en lumière les limites sociales et écologiques de nos modèles de production, l’ESS pourrait constituer une alternative puissante. Mais ces structures rencontrent elles-mêmes des difficultés importantes. C’est en partie du soutien de la puissance publique et de l’évolution des modèles économiques du secteur que dépend aujourd’hui sa capacité à constituer durablement une réponse aux crises. »
MÉCÉNAT DE COMPÉTENCES
- Le mécénat de compétences, première victime du chômage partiel ? (Les Echos)
Tribune de Olivier Pouligny, directeur général d’Umanis
« Les heures chômées des salariés en activité partielle ne sont pas considérées comme « rémunérées » mais « indemnisées ». De fait, si les entreprises proposaient à leurs collaborateurs de pratiquer le mécénat de compétences sur ce temps libre indemnisé, les heures offertes aux associations seraient alors considérées comme travaillées, bien que ce ne soit pas pour le compte de l’entreprise. Cela aurait pour répercussion d’annuler l’allocation, ce que les entreprises confrontées à une baisse d’activité durable ne peuvent pas se permettre.
[…]
Conséquence de cet imbroglio, le mécénat de compétences est actuellement moins utilisé en France en raison de la pandémie mais surtout des aides du gouvernement alors qu’il commence à prendre son essor et à porter ses fruits pour les associations qui y ont recours.
Le problème n’est pas mineur et ne doit pas être pris à la légère car de nombreuses associations sont, elles aussi, en difficulté à cause de la crise sanitaire, avec moins de bénévoles mobilisés et des difficultés économiques par manque de dons. Le dispositif du mécénat de compétences est une source importante de ressources pour leur action sociale, capitale en cette période compliquée pour les populations les plus fragiles.
[…]
La situation telle qu’elle est aujourd’hui ne profite donc à personne alors qu’il suffirait de quelques formalités pour y remédier. En tant que membre de l’Alliance pour le mécénat de compétences, nous sollicitons donc les autorités compétentes, ministères du Travail, de l’Economie et de la Vie associative, pour se saisir du sujet et trouver une solution pragmatique à ce problème d’intérêt général. »